Entreprendre d’établir une liste exhaustive des péchés est hasardeux. Comment les connaître tous ? Plutôt que d’envisager un recensement, et parce que cela risque de focaliser l’attention sur des actes qui ne tiennent pas compte du pécheur dans son contexte : humain, historique, psychologique… l’Église propose d’identifier des tendances, des pulsions, les sources de toutes les formes de péchés.
L’évangéliste Matthieu rapporte une liste donnée par Jésus lui-même : « Du cœur en effet procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations. Voilà les choses qui rendent l’homme impur » (Matthieu 15, 19). Saint Paul dans l’épître aux Galates présente la sienne : « On sait bien tout ce que produit la chair : fornication, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportements, disputes, dissensions, scissions, sentiments d’envie, orgies, ripailles et choses semblables » (Galates 5, 19-21).
Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), citant saint Grégoire, propose dans la Somme théologique (question 84, Prima secundae) une liste de ce qu’il nomme des vices. Ils sont au nombre de sept, qui symbolise la totalité, comme pour résumer tout ce qui conduit au mal. À eux seuls ils concentrent et nourrissent toutes les formes du péché et les mille et une déclinaisons du mal à l’oeuvre. Ils sont les maladies de l’âme. Ce sont les sept péchés capitaux.
L’orgueil
► Symptômes : La certitude de se suffire à soi-même pour accéder au bonheur. Ce vice invite à se passer de Dieu et des autres. Il pousse à ne jamais demander d’aide, à « jouer des coudes » pour réussir, à s’accaparer le bénéfice d’une réussite… « Moi d’abord » est la devise de l’orgueilleux. L’orgueil est la racine de tous les péchés.
► Traitement : L’humour ! Rire de soi, de ses travers, de ses excès. Chercher la véritable humilité qui consiste à reconnaître que l’on dépend toujours de Dieu et des autres.
L’avarice
► Symptômes : Perdre sa liberté pour posséder des biens matériels et de l’argent. En avoir, en vouloir plus, toujours plus, jusqu’à ne plus savoir qu’en faire, et ceci coûte que coûte, violence, trahison, vol compris. « Toujours plus » est la devise de l’avare.
► Traitement : Ouvrir les yeux sur le monde et sur les plus pauvres. Partager, donner. Encourager la confiance dans le lendemain, en s’abandonnant entre les mains de Dieu.
La jalousie
► Symptômes : Cousine de l’envie qui lui est associée, la jalousie concerne les personnes, l’envie concerne les biens. L’une et l’autre sont guidées par une incapacité à se réjouir et à se contenter. Le jaloux ne veut pas seulement être aimé, il veut être préféré. Pour cela tous les moyens sont bons ! « Rien qu’à moi » est la devise du jaloux.
► Traitement : Reconnaître ses limites comme ses qualités. Refuser les comparaisons. Apprendre à se réjouir du bien que d’autres font et des biens qu’ils possèdent.
La colère
► Symptômes : Mauvaise conseillère, elle détruit toutes les digues qui permettent de ne pas blesser autrui, de se contenir, de se maîtriser. Elle déborde parfois en violences concrètes. Elle ne supporte aucune résistance de la part des autres. « J’ai raison ! » est la devise des colériques.
► Traitement : Prendre du recul, de la hauteur. Exercer sa patience, renoncer à un désir de perfection et faire la paix avec son passé en pardonnant.
La luxure
► Symptômes : Un dérèglement du rapport à son corps et aux autres. Seul le plaisir personnel compte, alors que tout dans une sexualité épanouie se partage. La sexualité n’est pas un mal, elle participe à l’acte créateur et à la croissance de l’amour, il ne faut pas la confondre avec la luxure. Le vice est dans la recherche effrénée de plaisir. « Mon plaisir avant tout ! » est la devise du débauché.
► Traitement : La chasteté. C’est-à-dire la juste considération de son corps et de celui des autres en se souvenant que le plaisir du corps n’a pas de sens s’il est déconnecté du cœur.
La gourmandise (c’est-à-dire la goinfrerie)
► Symptômes : Tout est ici question de mesure et il faut déceler les éventuels dérèglements qui conduisent à la boulimie ou à l’anorexie. « Vivre pour manger » est la devise du goinfre.
►Traitement : Tester le jeûne, se maîtriser aussi. Écouter son corps, s’en tenir à ses besoins réels pour vivre.
La paresse
► Symptômes : Elle concentre les deux excès de l’action. D’abord le manque d’initiatives, le refus des responsabilités et des services. Puis, paradoxalement, un laisser aller à toutes ses impulsions, le refus de persévérer et d’éviter la dispersion. L’inconstance est cousine de la paresse. Elle empêche de « durer » dans la prière, les relations, les engagements, etc. « J’ai pas envie » est la devise du paresseux.
► Traitement : Ne pas faire les choses uniquement par « envie », tenir un cap, tenir bon, arrêter de laisser les événements décider à sa place. S’investir !
Author: Brian Flores
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